Camaleón est un cabinet d’architecture basé à Brioude, en Haute-Loire, spécialisé dans la construction écologique et bioclimatique, notamment de maisons individuelles. Une approche de plus en plus revendiquée dans le secteur du bâti… Mais alors, qu’est-ce qui fait de Camaleón un cabinet si singulier ? Son fonctionnement ! Car depuis peu, Camaleón est une Scop, et ça change tout !
Un fonctionnement horizontal
Camaleón, c’est l’addition de trois compétences, celles d’Élodie, de Marion et de Sylvie. Trois complémentarités qui ont fait le choix de fonctionner de manière horizontale et de prendre les décisions concernant leur entreprise de manière équitable.
« Élodie et moi sommes toutes les deux architectes. Sylvie est notre secrétaire, mais elle est bien plus que ça. C’est notre appui financier, notre guide… son apport est très important. On se paye le luxe d’avoir une tierce personne pour nous conseiller sur différents aspects en dehors de la pratique de notre métier ! Toutes nos décisions sont prises à trois » précise Marion Huyghe, directrice générale et co-fondatrice de la SAS Scop.
La Scop, garantie de liberté et de sécurité
Le partage des pouvoirs, ce n’est pas un vain mot pour les deux associées, c’est même une question de cohérence, dans un métier qui place la co-conception et la collaboration au cœur de ses pratiques. « Transformer l’entreprise en Scop, au départ à la retraite de l’ancien gérant, c’était une évidence pour nous », raconte Élodie Taton. « Notre métier implique de grandes responsabilités. Le fait de s’associer permet le partage de ces responsabilités, entre autres. On est sur un fonctionnement parfaitement horizontal, que l’on pourra ouvrir à de futur·es salarié·es associé·es à l’avenir, en étant en Scop. » Pour elle, qui ne se « voyait plus travailler pour quelqu’un d’autre », la Scop présente un autre avantage, celui de la protection sociale du dirigeant : « On a droit au chômage, au congé maternité, au congé maladie… Si plus tard, l’un·e d’entre nous veut partir, il ou elle aura accès à tous ses droits.
Être en Scop, c’était donc aussi nous apporter beaucoup de liberté et de sécurité », complète Marion Huyghe.
Des projets co-construits
Un fonctionnement démocratique que l’on retrouve également dans la gestion des projets menés par le cabinet. Ainsi, Élodie Taton et Marion Huyghe travaillent-elles dès les premières esquisses avec les artisans et les bureaux d’études du territoire afin d’assurer une cohérence constructive collective tout au long du projet. « L’architecte n’est pas en haut d’une pyramide. On ne travaille pas pour mais bien avec les porteurs et porteuses de projet et toutes celles et ceux impliqué·es dans un chantier », résument les architectes. Une manière de réaffirmer l’utilité sociale du métier d’architecte. Établi en zone rural, en Haute-Loire, Camaleón ne travaille par ailleurs qu’avec des artisans en hyper local, « au maximum à trois-quarts d’heure de voiture du bureau. Pour les chantiers plus éloignés, on délègue le suivi de chantier et la maîtrise d’œuvre à des confrères. »
Portées par leur engagement écologique, social et sociétal, Élodie Taton et Marion Huyghe l’affirment : concevoir des lieux de vie ou d’activité respectueux de l’environnement, c’est une aventure humaine avant tout ! Alors être un cabinet d’architecture en Scop, c’est « une évidence ! Un aboutissement, qui vient souligner la cohérence de l’ensemble de notre projet », concluent-elles.
